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Gothic Festival – Jour 1 – AND ONE, Vomito Negro, Diary Of Dreams, Rotersand, KMFDM & more

Gothic Festival 2009 - Jour 1

Chaque festival a son ambiance particulière, qui le caractérise et en fait sa marque de fabrique. Le Gothic Festival ne constitue pas une exception. Se posant comme THE festival du genre dans le Benelux, la programmation se révèle souvent excellente, cumulant éclectisme et bon goût. Toujours enthousiasmant par les différents courants présents, autant sur le plan musical que visuel (l'esthète que je suis avancera même vestimentaire), le festival accueille aussi bien les Cyber que les métalleux, les batcave, et encore bien d'autres. * Les habitués des soirées Night Of Darkness et du Steeple ne sont certes pas déroutés (c'est la merveilleuse équipe de The Black Cave qui organise) mais l'événement dépasse largement la réunion de potes avec son cortège de visiteurs venus d'un peu partout en Europe. L'ambiance, bon enfant, est excellente et si vous n'êtes pas obligé de discuter, les conversations s'engagent facilement et sont un enrichissement permanent. Typiquement, vous entamez la conversation en anglais, l'autre vous répond en allemand, vous poursuivez en franco-allemand, avec un peu d'autres langues au milieu et vous repartez avec des références de groupes dont jamais vous n'avez entendu parler. Le festival comporte ses habitués, Italiens, Allemand, Polonais, qu'on voit chaque saison, et brasse de nombreux curieux, généralement attirés par des têtes d'affiche prestigieuses.

Le festival débute malheureusement par deux annulations, dont celle fort regrettable du groupe d'EBM Die Form, pour raisons de santé. Vendredi oblige, le public est venu en moins grand nombre ce jour-là qu'il ne le sera les jours suivants (surtout dimanche). Malgré cela, le festival commence fort bien. Débutant avec 26 Tears qui remplace le rock gothique de Ahrayeph, le groupe belge est une excellente surprise, apportant une touche punk bien agréable. Un son assez pro entre indus et electro suit, pour les Anversois de Psy'Aviah, question de commencer à danser un peu avant le premier groupe allemand, FabrikC, première grosse claque techno industrielle. Un accueil excellent leur est réservé malgré l'heure. Oui, 14h c'est tôt pour un festivalier, surtout pour danser sur du powernoise, mais on s'y prête quand même de bonne grâce

Retour à la grande scène. On attendait sans doute un peu trop de Santa Hates You, probablement à cause des performances de Peter Spilles avec Project Pitchfork. Le show manque un peu de personnalité, vu le potentiel déployé visuellement (le maquillage du Joker et l'un de leurs credos "you don't have to be crazy to love Santa Hates You, but it helps") mais il reste honnête et demande probablement à être vu en dehors d'un festival. Quand Sugar and Spice débute, on comprend que le son, lui, reste tout bonnement énorme et c'est quand même l'essentiel !

Malgré leurs excellentes références (pensée subjective vers Alan Wilder, T. Raumschmiere, ou Nitzer Ebb), le son d'Ashbury Heights restait moyennement convaincant. Bonne surprise donc que ces Suédois bien meilleurs en live et tout à fait sympatiques. L'ambiance est d'abord orientée synthpop, et visuellement pop (la tenue de Kari Berg, qui n'est pas sans rappeler le Pierrot féminin d'Alison Goldfrapp dernière tournée). Leur son se diversifie avec de beaux passages electro doux ou rythmés (le génial Morningstar In A Black Car), frôlant par instant la coldwave en gardant une base pop. La voix profonde d'Anders est appréciable en live et il émane du groupe une sensibilité touchante.

Et hop ! en peu de temps on change franchement d'ambiance avec Zeromancer. Alex ne s'économise pas sur scène, le son métal est assez énorme. Points négatifs : au bout de quelques chansons et un "désappage" en règle, on a un peu l'impression d'avoir affaire à un boys band métal, même si la guitare est bonne et l'énergie indéniable. Remarque à relativiser, le groupe étant plus proche de Neuwerk et Nine Inch Nails que de Tokio Hotel : la découverte est finalement plutôt bonne.

L'electro revient en force avec Noisuf-X, qui met le feu : la salle est remplie, l'ambiance est géniale ! Final réussi avec Johan Van Roy (de Suicide Commando).

On se dit qu'on n'est pas là de se reposer puisqu'arrive la légende indus KMFDM. Même si l'on n'est plus à l'époque bénie de Angst (sorti en 93), leur son ne s'est pas noyé dans le mainstream et la claque est assurée en live avec un show vitaminé et le gros son industriel qui les caractérise. Un des meilleurs concerts du festival, tout simplement excellent !

Rotersand nous confirme que le cru du vendredi est franchement bon. Grosse surprise car jamais vus en live, nous nous retrouvons avec un interprète complètement allumé qui, sur fond de techno et electro industrielles, vient chanter juste devant le public, avant de descendre en fosse et de réveiller la foule par petits groupes. Technique fort efficace puisqu'un quart d'heure plus tard, il a la salle dans sa poche.

Sur la grance scène, Diary Of Dreams présente son nouvel album, If. Sans atteindre la frénésie de leur passage au Gothic Festival en 2007, le show est vraiment bon et la voix d'Adrian, chaude et puissante, porte une assemblée fatiguée par les shows précédents mais accueillante.

Vomito Negro a ensuite la tâche délicate de remplacer Die Form. La formule marche assez bien, même s'il reste un goût amer de déception. Le groupe industriel belge existe depuis 1983 et fait preuve d'une efficacité et d'une énergie incroyables.

La tête d'affiche du vendredi est AND ONE, que l'on attend un peu au tournant. Brassant un public très varié, ayant une petite tendance mainstream et complètement synthpop, AND ONE divise, par ses provocations jugées faciles et ses mélodies grand public. Steve Naghavi se la joue espiègle et canaille. On sourit poliment et on attend la suite, avant de se laisser aller à danser et rentrer complètement dans le concert. Les AND ONE sont sacrément efficaces et après leur reprise de The Sun Always Shines On TV, Steve a conquis son public. Peter Spilles intervient en duo avec lui pour une mise en scène un peu théâtrale. Finalement, l'ambiance est plus EBM que prévue, ce qui est tout sauf un mal. L'hymne Technoman, pourtant moultes fois entendu, passe bien. Immenses fans de Depeche Mode (même sans le savoir par avance, on le comprend vite à la coupe de cheveux, à certaines mimiques et même au "tourniquet", figure avec pied de micro que Steve a empruntés à Dave Gahan), ils reprennent un des meilleurs (et peu connus puisque face B) titres de Black Celebration, But Not Tonight, et laissent la foule repartir ravie après quelques facéties.

Pour les courageux, une première after party a débuté devant la petite scène avec un DJ parisien issu du magazine electro dark D-Side mais on décline la proposition : il reste deux jours de festival et le corps crie déjà d'avoir tant dansé pour ce premier jour.

* pour abattre (ou conserver) les préjugés ("les gens dans les festivals gothiques sont des corbeaux à piques et des filles aux longues robes à longues manches au teint blâfard"), et surtout rire un peu, petite anthologie humoristique et non exhaustique des différents looks sur le Crobard.

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