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Les Nuits Secrètes – Jour 1

Les Nuits Secrètes !? Pas tant que ça à en croire la foule qui se massait devant la grande scène ce week-end. Avec des têtes d’affiches telles que Les Wampas, Amadou et Mariam ou encore 2 Many DJ’s, Les Nuits Secrètes ont choisi une programmation éclectique qui a attiré familles locales et jeunes punks en mal de pogos.

Nous voilà dans la campagne de l’Avesnois. L’herbe y est verte… si le climat habituel est à l’image du temps pluvieux qu’on a eu durant ce long week end du 15 Août, c’est logique…

On arrive à Aulnoy-Aymeries, petite ville d’environ 10 000 habitants. Le Festival Les Nuits Secrètes se déroule au cœur même du village. Les différentes scènes sont sur des places, La Bonaventure, où les Djs vont se relayer, dans une salle de la commune. Le maire et les habitants d’Aulnoy-Aymeries doivent être cool… Doit pas y’en avoir beaucoup des villages prêt à accueillir 38 270 festivaliers pendant 3 jours !

>> Lo’Jo sur la grande Scène :
On commence avec Lo’Jo, groupe Angevin de chanson française poétique. En entendant la voix de Denis Péan, chanteur et clavier, on ne peut s’empêcher de penser à Nougaro. Son timbre et son accent son similaires. D’autres pensent à Arno…
Lo’jo dévoile un style coloré et chaleureux où percussions, instruments africains, violon, contrebasse se mélangent avec harmonie. Deux choristes participent à ce cocktail instrumental, volant la vedette au chanteur lors des refrains.
Denis Péan raconte une histoire. La musique et ses chanteuses sont là pour faire vivre ses mots, pour faciliter le voyage du public. Les sonorités sont tziganes, la rythmique parfois Reggae, les ambiances orientales… un voyage musical très agréable, sensuel même.

>> Petit tour dans la ville :

Un Village, grâce à la présence de la Papamobile, a permis pendant les trois jours de découvrir de jeunes groupes. Parmi nos coups de cœur, Mademoiselle K, pour leur Rock incisif et efficace, et les Souinq, pour leur Swing en caravane que-même-s’il-pleut-il-fait-beau-à-l’intérieur.

En arpentant les rues, on pouvait tomber à n’importe quel moment sur des scènes mobiles, les « Tractor Blues » : musique Folk et Blues avec Scott H Biram ; Rock Blues déjanté avec Bob Log III et son casque d’astronaute (on vous laisse voir les photos) ; Rock’n’roll de la belle époque revu par les Cool Kleps ; et puis les délirants Ramones, tout droit sorti d’un faux-fan-club de Harley-Davidson et de Dick Rivers, qui servaient leur sauce de guitares électriques.

Le concept des Nuits Secrètes est plutôt original : l’accès à la Grande Scène est gratuit et celui au Jardin, à la Bonaventure et aux Parcours Secrets ne coûte que 6 Euros. Nous, on est invités… Enfin c’est ce qui était prévu à la base… Une fois sur place, le discours n’est plus le même, la ravissante demoiselle qui s’occupe de distribuer les places aux invités m’explique qu’on va devoir payer notre accès à La Bonaventure pour ce soir, qu’il fallait venir plus tôt pour bénéficier des places gratuites… On palabre et tout s’arrange, mais devant la porte de La Bonaventure, pour Para One et compagnie, faudra repalabrer, m’explique-t-elle… Faudra montrer bracelet, pass et billet (et l’année prochaine, empreinte rétinienne ?!). La flême de discuter ce qui a déjà été convenu prend le dessus. Tant pis, on ne rentrera pas tard…
Tout au long du festival, le service de désordre CQ2000 a assuré l’insécurité des festivaliers : survêtement bleu pétant ou orange vif, brassard « Sécurité » à l’envers, les deux gaillards n’ont pas perdu l’attention une seconde, allant jusqu’à surveiller "de l’intérieur" les fontaines de l’hôtel de ville, au petit matin, à la sortie de la Bonaventure.

Parmi les bémols à relever, le manque de visibilité de la programmation : pas assez de point de distribution du programme et pas de panneau sur les scènes elles-mêmes ; Et puis dernière chose, l’absence de bar à bières au sein de la Papamobile, dommage, alors qu’il était bien agréable d’y rester l’après-midi…

>> Lee Perry sur la grande Scène :
Le temps de faire un petit tour dans Aulnoy-Aymeries et c’est déjà l’heure de Lee Perry.
Le vieux jamaïcain se fait attendre. Ça commence mal, la dernière fois qu’on a vu Lee Perry en concert (au Annecy Reggae Fest 2002), il est arrivé en retard, complètement arraché, avec beaucoup de difficultés à chanter juste et à garder le rythme… Il arrive enfin sur scène. Ouf, il a l’air plutôt clair !
A défaut de performances physiques (il est septuagénaire !), c’est une performance d’abord visuelle que nous offre Lee Perry : bagues à tout les doigts, casquette bourrée de badges, drapeaux et autre emblèmes, un micro qui disparaît derrière des tonnes de chaînettes, porte-clés, drapeaux aux couleurs jamaïcaines, et puis sa coupe de cheveux : vert-jaune-rouge… « Crazy Baldhead » ! Pas étonnant que certains le prennent pour un fou…
Le set que Lee Scratch Perry et ses musiciens (non, les Upsetters ne sont pas là, malheureusement !) nous proposent est assez mou cependant. Bien sûr le public réagit aux nombreux classiques qui sont joués. De nombreux titres de Bob sont enchaînés ; plutôt légitime de la part de Lee Perry.
Le Reggae Dub que joue et chante Lee Perry est habituellement plus expérimental. Mad Professor ou les Robotics ne sont pas là, ce soir, c’est Roots Reggae ! Peut-être le fait d’être perdu en pleine campagne, au cœur de la Forêt de Mormale, là où des pages de l’Histoire de France se sont écrites.
A propos de pages d’ailleurs, nous conseillons vivement la lecture de People Funny Boy : The genius of Lee Scratch Perry de David Katz (histoire de l’artiste et panorama du son Yardie des années 50 aux années 70.).


>> An Pierle & White Velvet au Jardin :

Mi-ange déchainée, mi-diablotine déguisée en fée, An Pierlé, c’est une voix magique, du grave à l’aigu, une sensualité et un charme sans pareil sur toutes les scènes de ce festival.
An Pierle est au piano bien sûr, assise sur un ballon transparent en guise de tabouret. Entre Folk et Rock, sa musique, renforcée par les White Velvet et notamment par son compagnon à la guitare (le veinard !) viennent soutenir sa voix en or.
Souvent An regarde son public, guette les réactions. Lorsque son roodie vient régler son accordéon, elle virevolte autour de lui, en continuant à chanter, faisant tourner sa robe large, telle une princesse, pieds nus. Le malheureux ( ?) se rend alors compte que la belle a profité de ces petites tours pour lui enrouler le câble de son micro autour du cou - coincé. Charmante… et dangereuse.
On pourrait faire le parallèle avec sa musique qui colle tout-à-fait à cette personnalité : morceau Rock à l’accordéon, psychédélisme au piano…tantôt douces et apaisantes, ces chansons s’avèrent aussi énergiques et énervées. Dans ces moments-là, An tape du pied, tête en rythme comme une invitation au public à faire la même chose. Subjugé, charmé, ce dernier s’exécute avec joie, un vrai sirène cette chanteuse !
Il pleut, il ne fait pas très chaud… An Pierle nous propose alors de nous déshabiller et de nous enlacer pour nous réchauffer. Personne ne s’exécute malheureusement…
Son concert se termine par deux de ces titres phares dont « Paris s’éveille »… On en ressort ravi…

Après les Wampas, notre chauffeur s'impatiente... On rentre sur Lille. On reviendra demain, plus frais...

Review : Djay & Mike pour LLN.com
Photos : Djay, Mike & Quentin pour LLN.com

>> La Bonaventure (de 1h à 6h) :

Alors que les New Yorkais des Liars prennent d’assaut Le Jardin avec des rythmes primaux et un son inspiré mais difficile d’accès, il est temps de se diriger vers la Bonaventure pour cette première nuit. L’endroit est perturbant. Une salle des fêtes transformée en lieu « fashion ». Du sable jonche le dancefloor. Pourquoi ? Difficile de danser sur du sable. Par ailleurs en creusant on a pu admirer le carrelage très kitsch. Ca aurait été génial de le laisser tel quel.

Le trio sur scène est dominé par Why ? figure très intéressante de la scène abstrakt hip hop avec Clouddead, il est ici dans un projet plus personnel entre electronica, indie rock et hip hop. Peut être le seul rappel du festival avec en prime un violoniste des Islands qui court torse nu sur scène.
Chaque show live est entrecoupé d’un court dj set de Sylvie Cious (résidente de Roubaix ‘s Burning entre autre…) Le public danse, se lâche peu à peu.
Le rideau s’ouvre. Yuksek apparaît, Sacrément bon, qui armé d’un ordinateur nous balance beats frénétiques qui tapent fort et petites mélodies acidulées. Il sera bientôt à la Condition Publique, il ne faudra pas le manquer!
Paraone s’occupe du moment crucial. Pourtant la piste commencera à se vider durant son set. Fatigue ? Incompréhension ? On peut se poser la question, car il est sûr que ce live aura été assez expérimental, plus que ce qu’on était en droit d’espérer. Il nous gratifie d’un petit passage spécial TTC pendant lequel on perçoit les voix des troix vicieux et le sample de « dans le Club ».
Sylvie Cious est de retour. Les danseurs se déchaînent sur Justice, Vitalic, Radio4… et filent se coucher!

Review sur la Bonaventure : Charly pour LLN.com

 

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