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PaCRocK [Jour 1]

Le PaCRocK est un de ces festivals rock à la programmation underground et éclectique dont la Belgique a le secret. Soixante groupes parmi les plus prometteurs, belges et internationaux, sont venus présenter leur œuvre à un public hétérogène. Les organisateurs ont d’ailleurs misé sur une tête d’affiche originale avec Front 242, culte mais alternatif.

Difficile de tout voir et tout entendre alors on navigue entre les trois scènes pour capter le maximum en gardant l’intensité de chaque découverte intacte. Au chapiteau 1, un public un peu timide accueille Airport City Express. Le quintet, privé ce jour de son guitariste et claviériste, délivre une power pop aux influences diverses, sur laquelle quelques curieux se déhanchent. Aucun doute : il s’agit de bon rock à guitares (dont la très belle Fender Jaguar noire de Miczka), aux accents proches de Weezer, spécifiquement sur des morceaux comme You’re Unwise ou le petit dernier de la setlist, le très agréable C-64.

Toujours sur la Scène Antarctique suivent les Bikinians, décrits comme l’une des formations belges les plus prometteuses du moment. Le public reste toujours un peu froid face à un surf rock qui ne se révèle pas immédiatement accrocheur. Les frères LontiAx sont cependant meilleurs en live qu’en studio : l’énergie de Vinyl, chapka sur la tête et survolté, est indéniable et quand la musique s’approche sans avoir l’air d’y toucher du psychobilly, les hanches se mouvent et les têtes balancent. Mention spéciale à Giac, leur excellent batteur.

Changement d’univers au chapiteau 2, baptisé Scène Dark où s’active le quartet The Sedan Vault. Malgré de bonnes inventions, le combo ne convainc pas particulièrement et rappelle un peu trop ses modèles Deftones ou Phoenix. Le public semble cependant y trouver son compte. Un public visiblement porté sur l’expérimental puisque le duo Madensuyu est plutôt bien accueilli. Une ambiance à la fois hantée, plante et fiévreuse d’installe pour quarante minutes d’un live hors du commun. Dépassant largement leurs influences (on devine Sonic Youth, les premiers Cure ou Ministry), les chansons brassent des univers variés, approchant le tribal avec Fafafafuckin’ ou l’ambient avec D Is Done, pour un résultat globalement industriel, résolument passionnant. Une des grosses découvertes du festival.

On se déhanche à nouveau avec les quatre originaux d’Alpha 2.1. Des synthétiseurs complètent une formation rock. Jusque là rien de très original mais le son est prenant, flirtant de manière naturelle avec le club et la dance, se permettant une reprise déjantée de Toxic de Britney Spears. Pour People, les voix sont enregistrées et harmonisées en temps réel. Le résultat est déconcertant, énergique et résolument dansant.

Changement radical d’ambiance avec la pop-rock de Starving, groupe wallon mené par l’ensorceleuse Claudia. Le combo entame le set avec Annabelle, jouant largement la carte de la séduction, jusque l’agacement, suivant le concept du nouvel album, centré sur un personnage féminin fictif.

Suivent White Rose Movement, venus défendre de nouvelles chansons, parmi lesquelles The Stairs, Little Menace ou Cigarette Machine. Mixant les influences post-rock de Duran Duran, Depeche Mode ou The Chamaleons, teintés de post-punk à la Joy Division, les Anglais délivrent un rock emprunt de cold wave. Cold est approprié ici puisqu’un accueil quasiment glacial leur est réservé, et le groupe peine à s’ouvrir, écourtant même le set prévu. Beau gâchis pour un combo pourtant généralement passionnant et rare sur scène par chez nous.

Après un bref aperçu de Housse de Racket, Gangstatronic, Saule s’est installé sur la scène principale avec ses Pleureurs. Poète des temps modernes, il arrive avec un nouvel album, Western, et navigue entre folk et rock, se permettant des incursions blues comme une reprise de Johnny Cash. Le live est résolument mélancolique.

Enfin, un public bien différent s’approche pour Front 242, groupe culte fondateur de l’EBM (sigle barbare pour les non initiés correspondant à Electronic Body Music, sous-genre de l’industriel proche de la new wave) au début des années 80. Les familiers du combo le savent bien : si leur musique est parfois un peu froide sur album, Jean-Luc De Meyer et ses acolytes se révèlent sur scène où leurs prestations musclées sont rarement décevantes. Et malgré un public majoritairement novice en la matière, Front 242 ne faillit pas à sa réputation et embrase la foule, pour un set bien trop court qui ravit les fans de la première heure avec les inoubliables Funkahdafi, Headhunter, Im Rhythmus Bleiben, ou l’excellent Welcome To Paradise qui transcende les premiers rangs.

Think green !

Si la musique est au cœur du festival, le PaCRocK marque également le respect de l’environnement. Ainsi les déchets sont triés sur le site, les déchets recyclés durant le démontage. Des stands sensibilisent le festivalier et celui-ci teste diverses actions mises en place pour limiter l’emprunte écologique de l’évènement : gobelets réutilisables, toilettes sèches ou encore sachet de graines à planter chez soi. Une bonne initiative.

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