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Strawberry Fest 2016 à la Péniche de Lille – jour 1 : Camera + Klaus Johann Grobe + Shadow Motel + Tapeworms

Le concert de Night Beats est encore récent qu'on retrouve déjà la Péniche pour un peu plus de sons psychédéliques avec le Strawberry Fest. L'atmosphère est à la fois paisible, sur les quais à profiter du DJ set, et électrique devant la scène, sur laquelle les Lillois de Tapeworms envoient un rock à la fois urgent et entraînant. Le groupe fait partie du défrichage régional effectué par la très active équipe de Bains de Minuit productions. Si leur programmation ne se limite pas au genre psyché et si ledit genre pourrait changer pour une prochaine édition, comme Kevin l'expliquait pour LilleLaNuit.com l'été dernier il y a définitivement un public pour ce style dans le grand Nord, aussi bien en Hauts de France qu'en Belgique. On y rencontre donc sans surprise des habitués des concerts de BRMC ou encore des Dandy Warhols ainsi que de formations encore plus underground.

Suivent ensuite une autre formation très active dans la région, Shadow Motel, qui présentent ce soir un set dynamique. Si la voix de Swann est un peu en arrière-plan sur les deux premières chansons, ce souci est ensuite rétabli et l'ensemble se révèle excellent, l'album Ausfahrt Nach sans cesse revisité pour le live et une attitude bien plus détendue qu'avant.

Gros coup de cœur des programmateurs de ce Strawberry Fest et pour cause : des deux jours, Klaus Johann Grobe est peut-être le groupe à voir suscité le plus d'enthousiasme. Même si structurellement le groupe est très différent, et d'une autre époque, on a une petite pensée vers Martin Eicher (frère de Stephan, oui), pour le côté désinvolte, bricoleur, et pourtant précis dans l'application. Côté chant, c'est en allemand, accent suisse, que ça se passe et ça cause amour et absurdités de la société. Il y a dans ces paroles quelque chose de nihiliste, de faussement désinvolte, impression renforcée par des claviers pop analogiques (le Philicorda, notamment, sorti des années 60), aussi bien dans des morceaux plus anciens - à l'échelle du groupe - comme Kothek que dans le dernier single, le merveilleux Geschichten aus erster Hand. S'il n'existe que depuis deux ans, nul doute que le groupe a un bel avenir devant lui.

On clôt la soirée avec un groupe porté sur le krautrock, Camera, en plein milieu d'une tournée européenne. Si en studio c'est excellent, on est un soupçon moins convaincus en live, peut-être la tête encore un peu tournée vers le groupe précédent. Si la communication est définitivement plus froide, le rendu est lui impeccable ; on sent le souci d'un son précis, et une inventivité renouvelée. En définitive, quatre groupes à suivre et un sans faute pour un Strawberry Fest au goût très sûr.

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