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The Coral + Local Natives + Warpaint + La Patère Rose à l’Aéronef – Festival des Inrocks

Ce vendredi soir le festival des Inrocks se poursuit avec une affiche éclectique qui fera également mouche le lendemain à La Cigale parisienne. La Patère Rose est manifestement en forme et elle réveille doucement un Aéronef qui pourrait vite se laisser entraîner dans la torpeur froide de cette fin d'après-midi. Les avis divergent nettement sur la voix et l'orchestration. Insupportables selon les uns qui supportent mal ce qu'ils voient comme une version allégée de Coeur de Pirate, formidables selon d'autres amateurs de chanson québécoise. Quoi qu'il en soit, le groupe remplit son contrat, et sa motivation à ouvrir la soirée est méritable.

La suite est fort excitante. Warpaint avait fait bonne impression il y a peu en première partie de The Drums au Grand Mix. Les quatre dames ont encore prouvé leur capacité à tenir en haleine un public. Si certaines chansons semblent se disloquer, ce n'est que pour mieux rebondir. Les Américaines maîtrisent parfaitement ces changements de rythme et on n'est pas mécontent d'avoir un peu autre chose que de la pop anglaise classique aux morceaux trois minutes chrono. La batterie ne ferait pas rougir un groupe de métal. Quand à la basse, elle tire plus vers des ailleurs alternatifs qui ne sont pas sans rappeler les délires musicaux de confrères Europe du Nord. Bref, un vrai live rock où l'expérimentation a sa place, on en redemande. Comme la dernière fois, après un morceau qui rappelle assez Siouxsie & the Banshees, les filles partent sur un "Merci, au revoir, je t'aime" et le public applaudit chaleureusement.

Et d'applaudir encore plus fort pour les très attendus Local Natives. Aimés car surfant sur une tendance bobo-hippie de type Fanfarlo-Arcade Fire, le type même qui agace plus qu'il ne plaît pour certains d'entre nous. Il faut pourtant reconnaître un capital sympathie non négligeable à ce groupe qui déroule sa pop de manière tout à fait décomplexée. Les choeurs sont maîtrisés, le rythme emballant, il manque juste un je ne sais quoi original pour faire de cette prestation un moment unique. Un peu trop de "oooohhhhh aaaaaahhh" nuit à la santé. Certains titres s'éloignent complètement de l'univers de leurs grands frères et vu la qualité desdits morceaux on ne peut que les encourager à poursuivre dans cette voix.

Finalement, après un intermède plutôt court pour une tête d'affiche, The Coral arrive sur scène et le moins qu'on puisse dire est que là également le contrat est largement rempli. L'ambiance baba cool se poursuit puisque le groupe apparaît décomplexé, tout à fait à son aise. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que les Liverpudliens sont convoqués par les Inrocks, et avec succès à chaque fois. S'ils font un peu peur avec leurs coupes à la Beatles, ils confirment sans rougir la référence, basses Rickenbacker à l'appui, en interprétant de petites balades pop (il n'y a qu'à voir Green Is The Color). De quoi contenter les fans de musique britannique à la The La's et faire sautiller les autres. The Coral a en effet la particularité de sonner ancestral, ce qui semble dans la tendance à en croire les applaudissements répétés du public de l'Aéronef. Quoi qu'il en soit, même si le groupe est parfois trop passéiste, chacun y trouve son compte, ne serait-ce que pour les guitares de 1000 Years ou le désormais classique Dreaming Of You. En définitive, un groupe peut-être pas original mais d'une cohérence parfaite, et une conclusion idéale pour ce festival 2010 à Lille.

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