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The Drums + Carl Barât + Surfer Blood + Free Energy à l’Aéronef – Festival des Inrocks

Pas le temps d’arriver en retard ce soir, le programme est chargé ! Et si on dit que le Festival des Inrocks débute à 19h30, il commence à 19h30 pile !

C’est Free Energy qui ouvre le bal avec un premier titre éponyme, Free Energy. Le ton est donné : ce soir, on va danser ! Dans le public, ça commence déjà à remuer. Il faut dire que du dynamisme et de l’énergie, le groupe Free Energy en a à revendre (ah ah).
Paul Sprangers (chant) essaye de capter la moindre personne qui danse, crie ou sautille et lui fait signe d’approcher vers la scène. Il va même jusqu’à donner son micro aux premiers rangs pour qu’ils chantent sur Young Hearts ! Et Paul ne s’arrête pas de motiver le public : « The next song is Bang Pop. It’s easy to sing ». En 45 minutes, Free Energy a mis le feu à l’Aéronef. Mais il est déjà temps pour eux de laisser place aux autres groupes. Un « merci beaucoup », un lancé de guitare et puis s’en vont.

Les lumières s’allument et une minute après, des images projetées sur des écrans de chaque côté de la fosse prennent le relai. On y voit Carl Barât dans un bar à Paris dans lequel il a joué avec son acolyte des Libertines. La vidéo se poursuit par une session acoustique de l’artiste.

Surfer Blood arrive sur scène et on se souvient des a priori vite oubliés lors de leur passage au Grand Mix en mai dernier (voir le reportage ici). On s’attend donc à poursuivre dans la veine enjouée de Free Energy. Mais on est assez vite déçu : John Paul Pitts (chant, guitare) semble lisse et plus occupé à tenir ses petites poses qu’à encourager le public. Du coup dans la fosse, ça bouge moins.
Il n’y a que Marcos Marchesani (claviers) et son look "à la Sébastien Folin" qui relèvent un peu le niveau. Pourtant la musique de Surfer Blood est toujours aussi excitante, avec ses petits gimmicks et ses refrains savamment dosés (Swim, Take It Easy). On retrouve d’ailleurs un peu de la new-wave de Joy Division et des Cure dans ces morceaux. Mais rien n’y fait, la sauce ne prend pas vraiment. Les Surfer Blood donnent même l’impression de ne pas être heureux de jouer ce soir. Il y a des soirs comme ça…
Heureusement, les membres de Free Energy viennent donner un petit coup de main sur Swim pour mettre un peu plus d’ambiance. Et ça se ressent directement sur le public. Le titre suivant, qui sera d’ailleurs le dernier, garde les cœurs chauds… mais il est un peu tard et on regrette que tout le set de Surfer Blood n’ait pas été du même acabit.

Du coup, alors que les écrans diffusent maintenant une session d’Elephanz à Nantes, on se demande un peu si les Inrocks n’ont pas tendance à s’enflammer. On n’est pas là pour cracher dans la soupe, mais on se doute qu’un concert sponsorisé par les Inrocks amène un public hype et branchouille, à mèche, en slim, en talons ou en Bensimon. Et des groupes du même style. Pourtant jusqu’ici, on n’avait rien à redire, et tant mieux (le public est plutôt varié et on ne se sent pas étranger au milieu des ados hype). Mais après la prestation décevante de Surfer Blood – groupe au combien encensé par les Inrocks – on peut se demander si tout ceci n’est pas exagéré. Ou alors c’est juste que le groupe n’était pas en forme ce soir… Choisissons cette option et voyons ce que donne le prochain artiste : le très attendu Carl Barât !

C’est sans conteste l’artiste le plus attendu de la soirée (et peut-être aussi du festival). Dès qu’il arrive sur scène clope au bec, les cris, les sourires, les téléphones et les appareils photos sont de sortie ! Il lui suffit de peu de choses pour émouvoir son public. D’ailleurs pour son troisième titre, Carl Barât reprend Last Post On The Bugle des Libertines : la foule acclame. Puis l’artiste enchaîne avec une compo plus folk : She’s Something.
Les morceaux sont courts mais donnent la bougeotte, à l’image de la reprise d’Up The Bracket, titre cultissime des Libertines, qui chauffe l’Aéronef à fond. Carl en enlève même sa veste de cuir. Le concert se poursuit avec The Fall, qui fait la part belle à la contrebasse et au violoncelle, et qui rappelle l’album Préliminaires d’Iggy Pop.
Tout est fluide et sans prétentions chez Carl Barât. Le songwriter alterne à merveille morceaux rock et pressants (Run With The Boys) et d’autres plus empreints de mélancolie. En fin de set, l’artiste enlève son T-shirt et le jette dans la foule en délire. Rassurez-vous, Carl Barât n’a pas fini torse nu. Mais on pouvait voir sur son corps en sueur la satisfaction du travail bien accompli.

Petit intermède avec Oh My ! des Mujeres pour les yeux suivi d’un Kraftwerk pour les oreilles, et voici déjà le dernier groupe de la soirée : The Drums ! Là aussi on se rappelle de la sensation dévastatrice que le groupe avait provoquée lorsqu’il avait joué à Tourcoing pour les Inrocks Indie Club (reportage ici). Ce soir on espère donc revoir cette folie endiablée – et on ne va pas être déçu.
Après une intro new-wave un peu longue, les membres de The Drums entament enfin leur set. Et quel set ! La présence scénique de Jonathan Pierce (chant) est incontestable. Tout comme sa générosité : « Thank you, thank you, thank you. We are The Drums ». En lui on perçoit quelque chose des danses frénétiques de Ian Curtis (Joy Division). Et ça plaît ! Elles sont à la fois veloutées et très énergiques. Le groupe entier retranscrit à merveille sa musique en live. Carl Barât vient même faire un petit tour au fond de la scène pour voir ce phénomène.
Jonathan Pierce est complètement transcendé par sa musique et c’est communicatif : un homme tente de monter sur scène mais il est immédiatement arrêté par deux vigiles. Pourtant petit à petit, l’Aéronef se vide. Il faut dire que les titres de The Drums sont maintenant plus calmes. Et alors que la fatigue commence à se faire sentir, le groupe s’éclipse après quelques « merci ». Les lumières se rallument même et, au milieu des applaudissements, certaines personnes commencent à huer. On se demande si les Drums vont revenir ?...
En partant, le groupe avait remis le même son d’intro qu’au début de son concert. On éteint à nouveau les lumières, les new-yorkais se réinstallent sous les acclamations et l’intro tourne toujours. Mais cette fois-ci, elle est extrapolée et le groupe s’amuse à cafouiller pour démarrer son rappel. Tout le monde sent que le moment tant attendu est arrivé.
De quoi je parle ? De l’excellent single de The Drums, Let’s Go Surfing. Le titre emporte la foule et offre à l’Aéronef son plus gros pogo de la soirée. Ceux qui avaient gardé quelques réserves viennent de tout donner, et c’est un spectacle plaisant à voir. Fiers d’eux, The Drums saluent et remercient le public avant de quitter la scène.

Fin du premier acte du Festival des Inrocks à Lille. Suite et fin, demain.

  1. clodeuh

    Si une bonne partie du public a déserté le set des drums, c'est aussi surtout parce que le son était horrible, et m'a personnellement empêché de profiter de ce concert.
    Pour le coup, je me suis dit demandé la légitimité de la hype autour des drums...

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