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Kasabian à l’Ancienne Belgique

Pour les diverses parties de sa tournée pour West Ryder Pauper Lunatic Asylum, Kasabian avait été généreux sur le nombre de dates en France, gratifiant la région d'un concert à Lille qu'on pourrait qualifier dans un moment d'égarement béat de "tout sauf dégueu". Et jusque là la Belgique faisait ceinture. Sans battre tout de même les files d'attente sur les sites anglais, les places pour l'Ancienne Belgique se sont donc vendues à la vitesse de l'éclair ou peu s'en faut. Car Kasabian est un phénomène. Et la foule qui s'est pressée à l'AB ce dernier jour de mai en était bien convaincue. Autant certains concerts prennent facilement dans ce lieu des allures intimes, même dans la plus grande des salles où les lads de Leicester jouaient ce soir, autant le rendez-vous tenait plus de l'effervescence du premier jour des soldes que de la douceur molle d'un pique-nique au milieu des Nympheas. On est fashion ou on ne l'est pas.

Kasabian passe après The Sore Losers, malheureusement ratés de peu pour notre part du fait de travaux et bouchons entre Lille et Bruxelles. Le premier rang du public aurait d'après questions néanmoins globalement apprécié le groupe qu'il découvrait sur scène. Le groupe sera présent dans bon nombre de festivals cet été, donc un rattrapage est encore possible. On ne voit donc que Kasabian, qui démarre après de longs réglages techniques. Et pour ce qui est du cadre, mention spéciale aux techniciens car autant le show lillois manquait de saveur à ce niveau, autant à Bruxelles c'est un sans faute ou presque. Le son est fort bon et la gestion des lumières frôle l'excellence, ce qu'on n'avait pas vu pour Kasabian depuis la tournée Luna Boys en novembre 2009. Le public, lui, est heureux. Si le bar fonctionne aussi bien que dans une arena écossaise, les spectateurs veulent voir Kasabian, veulent écouter Kasabian et nombre d'entre eux se décident même à exprimer leur allégresse. Et on les comprend : Kasabian n'a pas frôlé la scène belge depuis leur concert de février 2007, autant dire que l'impatience était grande.

Côté setlist, exit les Black Whistler et autre Stuntman. La setlist s'est encore un peu amaigrie après son premier régime hivernal. Non pas que Kasabian soit un groupe fainéant, au contraire, mais la setlist automnale était particulièrement longue, et nous en sommes tout de même à la quatrième, cinquième partie de tournée ? à vrai dire, on ne sait même plus bien les compter. C'est à se demander où ils puisent une telle énergie. Et la première chanson de répondre à la question avant même qu'on n'ait eu le temps de la formuler :

Oh baby I was born
With a fast fuse
I've got no time to love
Just a city to abuse

Come get me
Wicked fines won't arrest me
I'm like Lucifer's child, wild, acid done
Black sunglasses shade the morning sun

Okay, merci Tom. La setlist, donc, est un soupçon plus courte qu'en février mais ne laisse pas beaucoup de temps de pause. Après avoir prouvé faussement nonchalemment que le rythme fusée lui va bien au teint, Tom Meighan, chanteur agité de son état, balance Shoot The Runner. Ca grogne de plaisir à ma gauche. Shoot the runner, shoot shoot the runner, I'm a King and she's my Queen... Et hop, ça ne rate pas, le public est dans la poche. Kasabian était attendu et côté public on connaît les paroles, on sautille. Si on se félicite que la foule n'ait pas envie de tester la violence d'un concert comme celui d'Aberdeen en novembre, force est de constater que le public belge est réceptif et que le troisième opus du combo est plutôt bien connu. Ainsi si le single Underdog est logiquement bien accueilli, c'est également le cas de la face B Julie & The Moth Man qui pourrait certes réveiller un mort ou deux.

On est à ce stade milieu de concert et Kasabian glisse quelques douceurs comme à son habitude. Ainsi Thick As Thieves fait sa place, avant que Serge Pizzorno (guitare et chant secondaire en live) ne prenne le micro seul. Le public de l'Ancienne Belgique ne bronche pas et se laisse alors porter gentiment dans les méandres psychédéliques de Take Aim, comme on se laisse glisser dans un bon Led Zep. Autant dire qu'il a de l'énergie à revendre pour Empire. Tom revient ensuite sur la scène pour The Doberman. La chanson se passe et le frontman entame ce que les fans de Depeche Mode appellent depuis 1988 "le champ de blé de Never Let Me Down Again". On fait ce qu'on peut niveau référence mais en gros le chanteur agite les bras bien droits de gauche à droite et inversement, et une foule compacte répète le mouvement (ce qui donne ça : http://il.youtube.com/watch?v=uOcA-knzN84&feature=related, okay dans un stade pragois immense rempli de fans de dM motivés, c'est tout de suite très impressionnant). On ne sait pas comment Tom Meighan appelle la figure, mais il semble satisfait de l'effet. Le groupe offre Club Foot à une foule pour qui c'est de toute évidence un classique depuis longtemps et hop le groupe disparaît. Kasabian revient pour un rappel prévu et propose trois tubes à la suite : Fire déclenche les bonds, Vlad The Impaler est aussi bien accueillie qu'outre-Manche et L.S.F. ne rassasie pas tout à fait le public belge qui en reprendrait bien une louche.

Setlist complète :

Fast Fuse
Shoot The Runner
Underdog
Where Did All The Love Go
Swarfiga
I.D.
Processed Beats
Reason Is Treason
Julie & The Moth Man
Thick As Thieves
Take Aim
Empire
The Doberman
Club Foot

(rappel)
Fire
Vlad The Impaler
L.S.F.

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